"Césium 137" est à classer avec "Auschwitz" du même auteur. Il est cependant moins facile à comprendre. Crocy utilise des vues déstabilisantes et désorientantes. On met du temps à comprendre et différencier les informations.

Le récit s'articule comme un zapping, on suit en fil rouge une jeune femme représentant la société actuelle. Dans la pièce il y a une télé où défilent des reportages ou des témoignages sur des sujets critiques : la shoah, le nucléaire, etc... : Tout ce que l'homme a fait de pire depuis le XXIème siècle.

Il y a beaucoup de voix off correspondant au contenu sonore de ce qui passe à un moment précis sur la télé, mais on n'a pas forcément l'image qui correspond. Cela donne une impression de décousu, c'est d'autant plus dommage qu'au dessin, Crocy se surpasse. Il utilise des crayonnés fins et subtiles, tout en opposition avec le poids des propos, lourds de sens.

Il y a beaucoup d'informations intéressantes et d'idées bien développées mais l'ensemble souffre de sa construction presque anarchique comme l'est un zapping tout simplement. Ce choix offre une vision différente et surtout des risques d'incompréhension : beaucoup de personnes vont se demander ce que vient faire Mickaël Jackson après Hitler et chercheront le lien : il n'est pas au niveau des personnes mais à l'image et la capacité à rendre fanatique et idolâtre des foules comme rarement des icônes ont sues soulever.

Il aurait peut-être fallu se contenter d'un sujet et de l'étayer comme dans "Auschwitz", qui a su transmettre bien mieux l'information. Cette lecture est enrichissante mais difficile. Je conseille donc l'emprunt dans un premier temps.

Note : 10/20

"Cesium 137" de Pascal Crocy chez EP

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