"Pandemonium" de Bec et Rapphaele

   

Au commencement de cette série, on a un très bon tome introductif qui fait admirablement son travail, à savoir donner l’envie d’aller plus loin dans la lecture.

Le scénario de Christophe Bec s’appuie sur des faits réels auxquels il rajoute une touche de fantastique afin de broder une histoire accrocheuse et trippante.

(Le Waverly Hills Sanatorium fut l'un des établissements les plus réputés des Etats-Unis en matière de traitement de la tuberculose. Entre 1920 et 1960, plus de 63 000 personnes y ont trouvé la mort. Cet énorme bâtiment construit en forme d'ailes de chauve-souris, aujourd'hui en ruine, a été classé parmi les 10 endroits les plus effrayants au monde.)

Une ancienne pensionnaire rescapée du sanatorium va y revenir pour tenter de sauver sa fille atteinte de troubles sans équivoque. La mère va devoir y travailler pour payer les traitements de la fille qui va rapidement voir des visions et plus spécifiquement des morts.

La suite de l’histoire s’appuie sur des arnaques aux soins entrainant un nombre colossal  de décès, cachés grâce à un tunnel sous terrain permettant l’évacuation discrète des corps. D’autre part, quelques praticiens continuent des traitements barbares donnant l’impression de faire le maximum pour les patients alors qu’ils n’ont pour but que de faire plaisir à ces bouchers omnipotents.

Il y a de quoi attirer et retenir l’attention du lecteur, pourtant dès le tome 2 l’intérêt devient moindre. L’histoire donne l’impression de s’étendre artificiellement. Il y a un effet soufflé qui retombe à plat presque précipitamment, j’aurai surtout aimé connaitre le sort des administrateurs et professionnels du site. Il reste beaucoup de questions sans réponses, et malheureusement les plus intéressantes car le sort des personnages est prévisible. La touche de fantastique gonfle artificiellement l’intrigue sans en apporter une quelconque substance ou finalité.

Cette série se lit bien et divertit mais elle n’offre pas sur la longueur le contenu de qualité que le premier tome semblait promettre.

Le dessin réaliste est globalement bon, la mise en couleur informatique est adaptée au genre. Sur ce point, c'est surtout efficace à défaut d'avoir une personnalité graphique originale.

Je suis resté sur ma faim, pour ne pas dire déçu même si le triptyque est correct. Je doute de faire une seconde lecture car l’intrigue centrale est simple et lorsque l’on en connait le final, l’intérêt devient quasi inexistant.

A lire donc mais l’achat est dispensable.

Pour information : le premier tome fut initialement édité aux Humanoïdes Associés avant leurs difficultés, la série a alors poursuivi sa publication chez Soleil.

Note : 10/20