"A god somewhere" de Arcudi et Snejbjerg chez Panini Comics

"A god somewhere" a la particularité d'avoir été édité deux fois, la première fois à 29 euros en juin 2010 puis en août 2011 au prix de 18 euros. On s'étonne de la différence de prix dans un premier temps puis on en cherche la raison. En fait, il n'y en a pas à part un autocollant avec un nouveau code barre cachant l'ancien. Ce réajustement est salvateur et en phase avec le produit.

Ce récit provient du qualitatif catalogue Wildstorm et n'y dénote pas. Pour faire simple je rapprocherai cette histoire de la trilogie de Warren Ellis sortie chez Milady : "No hero", "Black summer" et "Supergod". Voici le résumé éditorial :

John Arcudi (Gen13) et Peter Snejbjerg (Midnighter) ont imaginé un incroyable Graphic Novel qui revisite le mythe du super-héros. À travers le regard de Sam, le lecteur observe le parcours de son meilleur ami, Eric Forster, un jeune garçon sans histoire qui se retrouve d'un jour à l'autre avec des super-pouvoirs. Fort de ses incroyables capacités, il choisit de servir la société, mais il va rapidement découvrir que son nouveau rôle le met à l'écart de l'humanité.

En fait, le scénario tourne rapidement à la boucherie, le traitement réaliste est cru et trash. La bascule du bien vers le mal est très rapide et laisse le lecteur pantois. On se met ensuite dans la peau de Sam, l'ami qui cherche à comprendre car on est intrigué par un tel comportement. Il y a des bribes permettant d'avoir une théorie sur ce qui a transformé Eric en cet être aux pouvoirs similaires à Superman. Il ne faut par chercher une explication explicite, il en est de même sur les réactions d'Eric vis à vis des humains qu'il se met à ne plus considérer d'un seul coup. L'aspect psychologique est binaire et manque de subtilité, il faut adhérer au postulat et rester purement spectateur. Il y a un manque évident de clarté et de développement car le sujet est vaste contrairement au récit qui prend des directives brutales sans prendre le temps d'élucider toutes les questions que l'on se pose.

La lecture est plaisante malgré ces petits défauts, le dessin à la sauce comics est de qualité, il faut tout de même apprécier le style réaliste à l'encrage dense, à la limite du contrejour.

Si vous appréciez ce récit pour son ton et son traitement, n'hésitez pas à entamer la trilogie de Warren Ellis citée en début d'avis.

Note : 13/20